Pratique d’incendie

Prix indicatif : 12.95 $
Format : 10,8 x 17,7 cm
Nombre de pages : 112
ISBN : 978-2-7609-4273-8
Parution : 26 février 2025
Collection : Leméac jeunesse
Kiev Renaud

Pratique d’incendie

Roman québécois

RÉSUMÉ

« Pratique d’incendie s’avère une joyeuse plongée aux accents tragicomiques dans la psyché d’une enfant sensible, lucide, d’une imagination débordante, lointaine cousine de Bérénice (L’avalée des avalés de Ducharme) et de Clémentine (L’arrache-cœur de Vian). »
Manon Dumais, Le Devoir

La vie intérieure de Camille est aussi rocambolesque que sa vie extérieure est commune. Fillette de banlieue sans histoire, elle s’en raconte beaucoup et semble même y croire un peu. Pour un temps, ses amies partagent son imagination débordante, mais arrive l’adolescence et toutes, sauf Camille, passent à autre chose. La mort, qui était déjà une obsession, devient alors une idée fixe et Camille, croyant la sienne proche, crée un journal où elle envisage les différentes manières de mourir, façon pour elle de conjurer le sort.
Ce roman tient tout entier dans la langue, allègre, colorée, pétillante, vraie. On s’éprend de cette fillette qui cherche par tous les moyens à se rendre visible et intéressante, mais qu’un physique commun, un milieu sans histoire, une famille désespérément normale empêchent de sortir du lot.

***Le lancement du livre aura lieu le jeudi 13 mars, à partir de 18 h, à la Librairie Appalaches à Sherbrooke.

Les grands thèmes du roman expliqués par Kiev Renaud : 

Le passage de l’enfance à l’adolescence
Cet âge pivot vient avec une certaine part de deuil – le deuil de l’enfance. La narratrice a douze ans, elle entre à l’école secondaire. Je me rappelle qu’en secondaire 1 et 2 il y avait des élèves qui jouaient encore avec des animaux de plastique alors que d’autres couraient vers l’adolescence, faisaient des choses « d’ado », comme « sortir avec quelqu’un ». Ces couples suscitaient chez moi une profonde incompréhension : à quoi bon imiter les adultes ? que faisaient-ils ensemble, exactement ? J’étais clairement dans la team « animaux de plastique ».

Les corps sont témoins de ces différents rythmes d’évolution, ne suivent pas nécessairement le nôtre. C’est ce que j’ai voulu saisir quand Camille décrit sa photo de classe : « on dirait des enfants et des adultes rassemblés, des seins pointant ci et là dans le désert des poitrines ».

La mort
Dans ce livre, j’ai voulu parler d’un premier contact avec la mort pendant l’enfance ; à cette époque, on ne sait pas encore qu’on survit à cette peine, que le temps « panse les blessures », comme se plaisent à le dire les adultes. J’ai perdu un proche d’une manière tragique quand j’avais douze ans, tragique comme l’est toujours la mort des enfants ; à peu près au même moment, notre chien est mort. Je me rappelle que ma sœur et moi avons tellement, tellement pleuré la mort du chien, qui nous manquait au quotidien, alors que l’autre deuil, nous pouvions réussir à l’oublier par moments. En pleurant l’animal, nous apprivoisions aussi l’autre deuil. C’est une peine qu’il nous était possible de contenir.

L’amitié
Camille vit aussi un autre deuil, celui d’une amitié. Ce sont des relations particulièrement mouvantes à l’adolescence. Pour moi, douze ans, c’est l’âge où j’ai commencé à comprendre que les choses sont appelées à changer, que rien n’est permanent (saisons, identité, liens humains) et qu’il faut accepter qu’elles nous échappent. Je me rappelle que je ne pouvais pas concevoir que mes goûts et centres d’intérêt évolueraient ; pour reprendre les mots de Camille, je voulais « retrouver mes amies tous les vendredis de ma vie pour écouter des films et boire du seven-up ».

 


NOTICE BIOGRAPHIQUE


Kiev Renaud enseigne la création littéraire à l’Université de Sherbrooke. Pratique d’incendie est son troisième roman.